Voyage au centre du Type 9 avec Lou Andreas-Salome

 

De la totalité de l'être, à l'être fragmenté sans poids

Notre première expérience est celle d’une disparition. Un instant auparavant, nous étions un tout indivisible, tout Être était inséparable de nous ; et voilà que nous avons été projetés dans la naissance, nous sommes devenus un petit fragment de cet Être et devons veiller désormais à ne pas subir d’autres amputations et à nous affirmer vis-à-vis du monde extérieur qui se dresse en face de nous avec une ampleur grandissante, et dans lequel, quittant notre absolue plénitude, nous sommes tombés comme dans un vide. (…) Le premier souvenir est à la fois un choc, une déception due à la perte de ce qui n’est plus, et l’élément indéfinissable d’un savoir encore à l’oeuvre, d’une certitude que cela devrait exister encore…

Lou Andreas-Salomé, Ma vie, p 7

 

Les textes ci-dessous sont extraits de "Lou Andreas Salomé, l'école de la vie" par Elisabeth Barillé :

 

"Une cérébrale douée pour le bonheur"

 

Autonomie

"Oser être soi-même, persévérer dans son être, suivre cette boussole intérieure, où s'allient conscience et confiance" p 8

 

Je ne peux conformer ma vie à des modèles, ni ne pourrai jamais constituer un modèle pour qui que ce soit ; mais il est tout à fait certain que je dirigerai ma vie selon ce que je suis. Advienne que pourra. LAS

 

Expérience de la pulsion vitale

"Cette femme de tête n'eut qu'un maitre véritable : la vie ! Vivre, tel fut, pour elle, le seul précis de Sagesse, l'unique Evangile...Sa vie fut l'incessante moisson de la pulsion vitale, pulsion qu'elle reçut au berceau comme un don de fées..." p 11

 

Expérience de l'Unité

"Lou entend mettre la psychanalyse au service de l'Unité originelle dont procède toute vie, et vers laquelle toute vie repart...Lou n'aura de cesse de conquérir la plénitude de l'être établi dans la joie, c'est-à-dire, pour paraphraser Bergson, dans "l'étonnement d'être". p 12

 

..."la quête incessante d'une unité primordiale à retrouver en chaque chose"... p. 13

 

"Quand Freud réduit la religion à une aliénation, Lou la relie au désir d'harmonie à l'oeuvre chez tout être". p 19

 

"L'orgueilleuse volonté de l'ego n'a plus de raison d'être, c'est la confiance qui domine, l'assurance d'être reliée intimement au monde, "de contenir tout en soi-même et d'être présente en toute chose". p 19

 

L'idolâtrie consiste à prendre une partie pour le tout, à l'exagérer au point qu'elle parasite tout autre élément. Eprouver la présence de Dieu représente le contraire du parasitisme : l'expérience devient nourriture et source, parce qu'elle est harmonie ; elle établit le rapport juste et fécond entre les choses. Là où la religion manque, il manque à chaque objet son harmonie et son éternité et (rien) ne peut combler cette lacune. Il manque l'intemporel, qui échappe à tout flux, et vit dans la prière. LAS, En Russie avec Rilke, p. 29

 

"En rentrant dans le Tout, elle qui est déjà un Tout, on dirait qu'elle revit un songe très ancien, dont le vague souvenir a ordonné et dirigé son épanouissement d'être humain, un songe des tout premiers temps, où elle était encore tout en tout - et tout avec tout - et n'existait pas seule pour elle-même, puisque rien n'existait hors d'elle-même." p. 45

 

Vivre

La vie humaine - que dis-je, la Vie ! - est oeuvre poétique. Sans en être conscients nous-mêmes, nous La vivons jour après jour, par fragments, mais c'est Elle, dans son intangible totalité, qui tisse notre vie, en compose le poème...cette oeuvre d'art qu'est notre vie, nous n'en sommes pas l'auteur. LAS p. 86

 


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