Au coeur du 2, avec Laure Hubidos et La Tanya Richardson Jackson

 

Laure Hubidos

 

Elle fonde en 2011 la Maison de vie, une structure d’accueil qui accompagne des personnes dépendantes atteintes de maladies graves en fin de vie qui nécessitent des soins palliatifs.

Extrait de "200 portraits de femmes engagées" 

 

Q. : Qu’est-ce qui compte vraiment pour vous ?

A I'adolescence, j'avais à coeur d’être proche des personnes les plus fragiles, les plus exclues. Cet engagement s'épanouit de plus en plus au fur et à mesure que je vieillis. Quelle que soit la

place que l'on a dans ce monde, petite ou grande, je suis convaincue que nous avons tous la capacité de changer des choses, même les plus insignifiantes, simplement en portant attention à l'autre. Aider quelqu'un qui a des difficultés a marcher, à traverser la route, c'est déjà un acte de solidarité qui peut donner du sens à la journée de cette personne.

 

Q. : Quels sont les événements marquants de votre vie?

En 2001, j'ai décidé de m'engager pour accompagner les personnes en fin de vie. Cet appel très profond a marqué un tournant dans ma vie. En parallèle de mon activité professionnelle, je suis alors devenue bénévole à l'unité de soins palliatifs du CHU de ma ville, à Besançon.

On vit dans un monde tellement tourné vers I'apparence, la matérialité, la course à l'argent et au pouvoir, dans lequel il vaut mieux être beau, jeune, riche et en bonne santé que malade, malheureux, fragile, vulnérable. Et ça c’est une chose à laquelle je ne peux adhérer car je me sens touchée par l'autre. J’ai donc décidé de m’engager auprès de ceux qui en avaient besoin afin de leur permettre de vivre jusqu’au bout.

 

Q.: Que changeriez-vous, si vous le pouviez?

Je ferais que chaque jour nous arrivions à exprimer auprès des autres cet élan de générosité que nous possédons tous au fond de nous. Je ne comprends pas pourquoi certaines personnes n'y arrivent pas. Soyons plus dans I’amour, la bienveillance et la compréhension de I'autre. Ce sont ces sentiments qui m'ont guidée dans I’accompagnement des personnes en fin de vie. J'ai besoin de vérité et d'authenticité, je ne sais pas jouer un rôle. Une personne que vous tenez dans vos bras les derniers instants de sa vie, elle s'en moque de savoir si vous êtes beau, riche, si vous avez un statut social, si vous avez réussi dans la vie, ça n'a aucun intérêt. Ce qui compte, c'est juste cette relation d'être à être, et ça c'est absolument magnifique.

 

Q.: Quel est le mot auquel vous vous identifiez le plus?

Humaniste.


La Tanya Richardson Jackson

 

Extrait de "200 portraits de femmes engagées" 

 

Q. : Qu’est-ce qui compte vraiment pour vous ?

 « Le service, c’est le loyer qu'on paie pour vivre. » Trouver l'amour dans le monde est ce qui compte pour moi. Pas juste prononcer le mot, mais aussi le «pratiquer». On veut toujours entretenir ce qui nous tient à cœur; en ce qui me concerne, c'est l'amour.

 

Q. : Qu’est-ce qui vous rend heureuse ?

Je trouve le bonheur dans Dieu, qui est le principe et la genèse de tout ce que nous sommes, et dans mes liens avec une source qui nous transcende tous.

 

Q.: Quelle est la pire chose, selon vous?

L'ignorance. Je la déplore sous toutes ses formes…Et la méchanceté gratuite. Nous

avons oublié la honte aujourd'hui, mais nous devrions Ia remettre au goût du jour. Les gens devraient avoir honte de leur comportement, de ne pas essayer de vivre ensemble. Parce qu'au fond nous avons Ia responsabilité, pendant notre séjour ici-bas de vivre bien et de faire en sorte que ceux qui nous entourent vivent bien eux aussi.

 

Q.: Que changeriez-vous, si vous le pouviez?

L'amour. Les gens disent « je t'aime » à tout bout de champ, mais je changerais la façon dont on le dit. Regardez mon mari, par exemple, Dieu seul sait combien il m’aime mais parfois je me dis: « Bon, le dire, c ’est bien beau, mais c'est l’action qui compte. » II faut être actif avec I’amour, en faire un verbe et trouver un moyen de I'utiliser chaque jour. Et pas forcément envers moi, ça peut être envers quelqu’un ou quelque chose d’autre. Nous devrions nous lever chaque jour avec I’idée de trouver comment aimer quelque chose.

 

Q.: Quel est le mot auquel vous vous identifiez le plus?

Amour. Nous venons d’inaugurer le musée national d’Histoire et de Culture afro-américaine à Washington, DC. Alors que nous parcourions les salles historiques - de l'esclavage au syndicat Brotherhood of Sleeping Car Porters, en passant par les lois Jim Crow -, tout Ie monde s’exclamait: « Comme ces premières salles sont pénibles à voir! »

 

Mais moi j’ai dit : « Ce qu'il faut voir, c’est l’amour! » Nous sommes toujours là, et c'est l'amour qui nous a menés jusque-là — sans amour, nous aurions pu tout aussi bien nous laisser mourir. Ce n'est pas Ia peur qui nous a fait avancer, car on ne peut pas créer à partir de la peur, c'est I’amour.

 

Rappel du cours...


Le type attentionné, centré sur sa relation à l’autre. Les DEUX sont doués d’empathie, sincères, et chaleureux. Ils sont amicaux, généreux, se sacrifient, mais peuvent aussi être sentimentaux, flatteurs et cherchant à plaire. Ils aiment être proches des autres et ils font souvent des choses pour les autres, pour qu’on ait besoin d’eux . Ils ont clairement de la difficulté à prendre soin d’eux, et à reconnaitre leurs besoins.

Les DEUX qui évoluent à un niveau d’être élevé sont désintéressés, altruistes, et sont capables d’un amour inconditionnel pour eux-mêmes et les autres.

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