L’horizontal et le vertical

L’horizontal et le vertical 

L’ego et l’être

Le Moi et le Soi

 

Trois façons de dire les deux dimensions de notre vie, à nous les humains.

 

J’ai eu le bonheur d’en discuter hier avec une amie coach, et nous avons conclu de nos expériences qu’en ce moment, ce qui aide à traverser la crise, c’est l’élan de la dimension verticale. La déprime Covid attaque de plein fouet le niveau horizontal, mais absolument pas la dimension verticale.

 

Si vous avez, ne serait-ce qu’une once de dimension verticale, vous êtes sauvé !

Vous pouvez voir l’horizon, vous pouvez respirer, vous êtes porté par un élan qui vous anime, quoiqu’il arrive. Bien-sûr, il y a des coups de mou, nous sommes humains et la dimension horizontale, bien assise, a une inertie colossale pour nous garder cloué au plancher.

 

La déprime, le découragement, le pessimisme, le nihilisme, sont les signes d’une noyade dans cet horizontal. Quand l’oxygène devient trop rare, on suffoque.

 

L’oxygène du monde horizontal, ce sont essentiellement les plaisirs de la consommation, du sport et du divertissement au sens large, vécus seuls ou en groupe. En cette période, nous sommes clairement privés de cet oxygène-là, donc si on n’a que celui-là, forcément, on suffoque.

 

Il ne s’agit pas de dire qu’il n’est pas bon de consommer, de faire du sport et de se divertir ! Cet oxygène-là a aussi sa raison d’être. Il s’agit plutôt de dire que ce seul oxygène-là ne suffit pas pour vivre une vie…surtout cette vie en ce moment.

 

La vérité simple, c’est que les personnes qui ont accès à la dimension verticale ont accès à une autre bouteille d’oxygène qui leur permet de continuer à vivre.

 

Pour éviter les confusions, verticalité ne se confond pas avec religion. Certes, les religions sont là pour donner à la verticalité une forme et un contenu, mais ce sens de la verticalité, normalement, est premier et présent en tout homme : s'il devient religieux, c'est pour répondre à cet appel-là.

 

Une once de verticalité

Avoir une once de verticalité, c’est savoir intuitivement, viscéralement, expérimentalement que « je suis bien davantage que mon ego, mon moi, mon horizontal ». C’est savoir que je suis relié à quelque chose de plus grand, de plus vaste, d’infini. Quand on est appelé, aspiré par cette verticalité, il est passionnant ensuite de la nourrir avec la richesse des textes et des traditions multi-millénaires qu'offre une religion. 

 

Aujourd’hui, beaucoup cependant vivent cette transcendance sans lui donner de cadre, ni de forme. C’est dans l’air du temps. Mais cela me réjouit de voir que, dans ce cas-là aussi, la personne témoigne de cet élan qui la fait vivre.

 

L'élan de la liberté

Car cet élan est celui de la liberté, et de fait, il est en chaque homme. Le risque cependant - il faut le noter puisqu'il existe ! - est que cet élan nous emmène vers des chemins obliques qui ne mènent nulle part, ou bien dans une pseudo-verticalité qui ne fait que nous ramener à notre nombril. C’est un piège ! Mais on peut vite s’en rendre compte car l’élan, alors, est bien fragile, et tournant autour de son nombril, on manque vite à nouveau d'air.

 

Pour revenir à cette idée de liberté fondamentale de l’être, comprendre comment l’ego nous en prive, quand il est encombré de ce moi aux besoins tyranniques, c’est un fantastique premier pas vers la verticalité. Je peux en parler car ce fut le mien !

 

Ce fichu ego ! Après plus de dix ans d’observation à la lumière de l'Ennéagramme, cela m’impressionne toujours, encore aujourd’hui, de le voir se manifester et réclamer son dû. Si j’ai suffisamment « d’oxygène vertical » à ce moment-là, je le remets à sa place avec une gentille tape sur l’épaule. En revanche, si je suis scotchée dans l’horizontal, je n’ai pas de prise et il est roi en son royaume. Pas d’oxygène, pas de liberté !

 

Faire le choix de la verticalité !

D’où l’importance de choisir délibérément cette voie de verticalité, de la cultiver, d'en prendre soin, et cela implique d’accepter la limite de l’horizontalité, la limite du moi. Mais y renoncer, mourir à ce moi…quel vertige quand on croit qu’il n’y a que lui ! D’où l’instinct de vouloir sauver sa peau en sauvant ce moi. C’est là que cette célèbre phrase d’évangile, qui s’applique à tous, vient nous rappeler l'inévitable :

 

« Celui qui voudra sauver sa vie la perdra. » 

 

Phrase infernale par l'ego ! Heureusement il y a une suite encourageante :

 

« Mais qui perd sa vie à cause de moi la sauvera. »

 

On pourrait traduire ainsi :  

 

Celui qui pense sauver sa vie en misant tout sur l’horizontal va dans le mur. 

Celui qui suit son appel vers la verticalité survivra à sa vie horizontale.

 

La vie horizontale…Un nouveau concept ? En tous cas, c’est assurément la dimension où le roi covid a établi son royaume. Covid ou pas covid, vaccin ou pas vaccin, il s'agit décidément et plus que jamais, aujourd'hui comme demain, de bien choisir son royaume.

 

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Prochaine session "Découverte de l'Ennéagramme",

approche Riso-Hudson :

 

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