Pour sauver l’homme de lui-même il faut aussi lui dire sa grandeur et sa beauté.

Premier sommet Ennéagramme ce week-end…Nous étions une dizaine d’intervenants à partager notre vision de l’Ennéagramme et à débattre des enjeux de sa transmission.

 

J’ai eu la joie et le privilège de participer (c’est toujours une source de paix et de joie de dire sa vérité) et j’ai aussi beaucoup écouté, souvent avec bonheur et fascination.

 

J’accepte complètement que les chemins avec cet outil soient variés, aussi variés que les hommes et les femmes qui le transmettent. Car chacun l’enseigne et l’utilise en étant fidèle à son propre chemin avec l’outil. Et c’est très beau.

 

Je suis sûre que chacun des 900 auditeurs inscrits à ce sommet a ainsi trouvé (ou trouvera dans les replays) quelque chose pour lui-même étant donnée la variété des contributions à ce sommet. Chacun a pu découvrir, approfondir, trouver des pistes, aller plus loin… Pour certains c’était aussi l’occasion de se reposer la question de l’Ennéagramme dans leur vie. Car on le croise un jour, on s’enthousiasme, et puis on l’oublie. Le chemin avec l’Ennéagramme est rarement une ligne droite et continue.

 

Personnellement je suis sortie de ce sommet plus que jamais convaincue que pour sauver l’homme de lui-même, il faut avant tout lui dire sa beauté. Et l’Ennéagramme est là aussi pour nous aider à dire cela.

 

L’Ennéagramme est l’outil le plus puissant qui soit pour montrer à l’homme toute sa misère. Ceux qui ont des oreilles prêtes à entendre seront servis, ils entendront ce qu’ils doivent entendre, aucun doute là-dessus. Et c’est même un passage obligé, sinon l’Ennéagramme ne sert à rien.

 

Mais peut-on redire à l’homme sa misère sans lui montrer d’abord et en même temps sa beauté, sa grandeur, sa lumière ?

 

Mon expérience est que cela fonctionne comme une boucle : plus on lui montre sa beauté, sa grandeur, plus l’homme peut, en contraste, voir et accepter sa misère…Plus il voit et accepte cette misère qui ponctue son quotidien, plus en retour il a soif de cette lumière qu’il découvre en lui.

 

Alors la Présence, cette fameuse présence dont on parle tant et qui est la finalité du travail avec cet outil, c'est être présent avant tout à cette beauté et cette grandeur qui vit en nous. Quoi de plus grand et de plus beau que la force vitale, l’intelligence, le don de soi, la créativité, l’innocence, la bonté fondamentale, la joie… qui font irruption en nous à chaque instant «naturellement», chaque fois qu’on a besoin de l'une de ces qualités ? 

 

Etre présent à cette grandeur et cette beauté en nous nous permet, de facto, de la voir partout autour de nous. Alors il n’y a plus qu’une seule présence et le coeur en est tellement plein qu'il « explose ». C'est un souffle, fugace, mais bien réel.

 

Cette explosion du coeur n’est autre qu’un souffle de joie parfaite. En fait, c’est comme le battement d’aile du papillon quand la chenille découvre qu’elle vole. Autre image : c’est le « crac » quand l’étanchéité de la boite dans laquelle l’ego nous enferme se rompt. Il faut que ce crac ait lieu, aussi petit ou grand soit-il.

 

Cela peut-être n’importe quand, à tout instant, dans les moments tragiques comme dans les moments paisibles ou heureux du quotidien.

 

Il ne s’agit pas ici d’une expérience extra-terrestre réservée à des humains d’une autre espèce. Je parle juste de ce que c’est que vivre de cette vie vivante et pleine qui est notre vraie nature…et qui est très souvent accessible si nous sommes présents à cette fameuse présence.

 

Je ne l’ai pas inventé mais je ne me lasserai jamais de le répéter : seule cette présence peut nous donner la vie en abondance, celle qui apaise et nous guérit de nos névroses, de nos misères. Un peu de lumière et le sombre est déjà moins sombre : c’est « physique ».

 

Ceux qui vivent souvent cette expérience savent très bien de quoi je parle. Je sais en revanche que quand ce crac n’a jamais vraiment eu lieu et que le Moi occupe tout le terrain, alors ces mots ne veulent rien dire. Je sais de quoi je parle car ils n’ont rien voulu dire pour moi pendant 42 ans.

 

Je l’ai déjà dit mille fois, mais depuis mes 42 ans, je ne sais plus dire autre chose, alors je continuerai de le dire : l’enjeu de l’Ennéagramme aujourd’hui est de nous montrer que les problèmes (misères et névroses) du Moi, ne seront jamais résolus par le Moi, et que nous n’avons pas d’autre alternative que de nous rendre présents à notre vraie nature, cette autre ressource en nous qui ne vient pas de nous.

 

Et parce que parfois appeler « un chat, un chat » peut être « aidant », cette autre ressource, disons-le franchement, c’est notre dimension spirituelle : c’est l’Esprit qui vit en nous et qui se manifeste à travers nous. Nous sommes corps, âme/psychisme, et esprit ! Le Moi colonise notre âme/psychisme (avec des effets sur le corps...) et c’est l’esprit, lieu du Tout autre en nous, qui va la désencombrer chaque fois que ce Moi prend trop de place.

 

D’où l’idée que c’est un chemin de dépouillement qu’il nous faut suivre. Se dépouiller c’est enlever sa peau, c’est à dire ce qui recouvre et cache l’essentiel. Suivre ce chemin pour remettre le Moi a sa juste place...c’est à dire à la seconde place. Laisser le Tout autre prendre la première place, la place du Moi…Laisser l’inconnu sur lequel on n'a aucune prise prendre la place du connu que l’on contrôle. Ô vertige ! C’est vrai qu’il n’y a rien de plus dur pour le Moi : on comprend qu'il fasse tout pour sauver sa peau. D’où notre grande misère… CQFD !

Pour finir, il est bon de rappeler que c'est une illusion de croire que l'on peut avancer seul sur ce chemin. D'où les traditions religieuses, qui sont là de tout temps pour nous guider et nous accompagner. Pour ceux qui suivent la voie du Christ, les compagnons de ce chemin sont innombrables :  "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi" nous dit Saint Paul dans ses épitres. C'est un peu l'idée de ce chemin de dépouillement...

 

***

 

Pour tous renseignements sur ce sommet : consulter le site internet

Organisation : Emilie Massias

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Véronique Devictor (Riberolles) (lundi, 20 septembre 2021 23:05)

    Bien et bellement dit .
    J ai souvent relu le livre du père Pascal Ide par lequel j avais connu la théorie de l enneagramme quelques années avant d avoir le bonheur de découvrir ton enseignement néophyte brillant clair simple et inspire...relu parfoi les notes que j avais prises chez toi, essentiellement les parallèles entre les attitudes semblables des divers types entre eux, mais qui dérivent de motivations différentes sinon opposées mais n ai pas fait le pas pour poursuivre .Quelques années de soucis de natures variees ,santé, famille ,+ covid et brexit..
    Et un merveilleux repos forcé depuis une dizaine de semaine après un petit accident qui me permet de repartir avec des bequilles encore ,mais que je commence à oublier partout comme mon portable.. n
    J'aimerais beaucoup preciser et comprendre mes 'ailes' ,participer aux rencontres de types ..etc.et ce rassemblement à l air passionnant .J'espère à bientôt. Amitiés, Véronique.