Nous sommes tous des chercheurs

Ce matin, il m’est apparu clairement que tout homme est un chercheur qui s’ignore. Nous sommes tous des chercheurs par nature et par définition. Tant que nous sommes vivants, nous cherchons.

 

Que cherchons-nous ? Ni plus, ni moins que l’infini, qui est la définition la plus simple de notre vraie nature.

 

Nous le cherchons car il nous est dérobé, enfermé que nous sommes dans l’horizon petit, fini et limité de notre Moi humain auquel nous nous identifions constamment.

 

Notre éternelle insatisfaction, et donc notre insatiable soif, que nous soulageons dans le puits sans fond de l’avoir et du faire, viennent de là, sans aucun doute. Etant de nature infinie, nous sommes faits pour boire à une source infinie. Sans accès à cette source, nous souffrons, et par conséquent, nous cherchons. Heureusement - c'est une consolation - nous passons notre vie à ne pas nous satisfaire de notre horizon limité, … et donc à chercher.

 

L’important, c’est de chercher, dit-on parfois…

 

Le fait que nous cherchions, d’ailleurs, est la preuve de notre espérance qu’il y a quelque chose à trouver. Sans espérance, aucune quête n’est possible : il serait absurde de chercher quelque chose que l’on est certain de ne pas trouver.

 

Par ailleurs, est-il possible d’espérer une chose que l’on ne connait pas, qui nous est totalement étrangère ? Cela parait très difficile. Nous espérons parce que cet infini est notre vraie nature, et au plus intime de nous-mêmes, nous le savons.

Cependant cet intime-là est bien trop enfoui. Ainsi, même si nous savons que nous souffrons et que nous cherchons, nous ne savons pas ce que nous cherchons, alors forcément nous nous perdons.

 

Dans ce cas notre seule chance de rencontrer cet infini sera de le trouver « par hasard ». Au hasard d’une expérience de la vie. La vie, dans sa générosité, ne fait d’ailleurs que cela : nous offrir des expériences. Chaque instant vécu est une expérience. Vivre, c’est expérimenter, d’où le terme juste de chercheur…Nous sommes des chercheurs dont le champ d’expérimentation n’est pas extérieur à nous-mêmes, mais très intérieur, très intime.

 

Pour trouver, il faudra donc le « hasard » d’une expérience, mais à la condition que cette expérience qui nous surprend soit vécue avec conscience. Il serait ainsi plus juste de parler d’un « hasard de conscience ». Car sans conscience, l’expérience passe, mais sans laisser de trace. Ce hasard de conscience est si particulier qu’on lui donne le magnifique nom de « grâce », et de fait, cette expérience est vécue et reçue comme un cadeau. On ne « fait » pas l’expérience, c’est la conscience qui s’impose et nous tombe dessus : elle fait plus que nous prendre, elle nous « surprend ».

 

Et heureusement. 

 

Car cette source infinie que nous cherchons peut être espérée, éventuellement appréhendée par l’intellect, par la voie philosophique, mais le seul accès qui nous ouvrira un vrai chemin sera la voie de l’expérience. Et c’est un grand avantage pour les chercheurs que nous sommes, car on peut nier ou contrer une idée abstraite mais on ne peut pas nier une expérience vécue en conscience dans l’intime de nous-même. 

 

Si je résume :

  • Être coupé de ma source, la part infinie de mon être, qui est aussi ma vraie nature, est une souffrance ;
  • Souffrir me contraint, tant que je vis, à chercher cette source, même sans savoir que je la cherche ;
  • Cette source je ne la trouverai jamais qu’en moi, dans l’intime de mon expérience ;
  • L’expérience élimine le doute ;
  • La clé pour vivre cette expérience, c’est la conscience.

Comment la connaissance de l’Ennéagramme peut-elle nous aider à contacter cet infini en nous ? 

 

Simplement en nous aidant à nous désidentifier de l’ego, cette structure rigide et mécanique qui nous permet certes de fonctionner et de faire « tourner »  le quotidien, mais certainement pas d’envisager l’infini, dont il n’à que faire. Autonome et étanche à toute autre ressource que lui-même, l’ego n’y entend absolument rien.

 

Connaitre le fonctionnement de son ego est donc un premier pas pour faire la brèche dans ce caisson étanche à la grâce. Ensuite, tout est possible, car une seule vraie et authentique brèche suffit pour laisser passer la lumière.

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