L'Ennéagramme : le "crash-test"

Si vous vous intéressez à l’Ennéagramme, vous avez peut-être entendu parler du dernier livre d’Anne Lécu. En voici, je pense, un résumé fidèle : « Non seulement l’Ennéagramme n’apporte rien, mais il est dangereux de s'y risquer. » 

 

Même si elle n'a jamais exploré l'Ennéagramme pour elle-même — c’est elle qui le dit - je ne doute pas qu’Anne Lécu veuille, par son livre, nous «sauver » et ainsi oeuvrer pour le bien.

 

Il y a une constante dans la nature humaine : quoique nous fassions, nous avons ce désir de «bien» faire. Formateurs ou utilisateurs, nous aussi nous pensons «bien» faire avec l’Ennéagramme. Anne Lécu, même avec les moyens intellectuellement biaisés et infondés qu’elle utilise, pense « bien » faire. Alors où situer le bien ? Ou pour reprendre cette interrogation éternelle, où est la vérité ? 

 

Depuis 2010, je transmets l’Ennéagramme avec la conviction profonde que ce que j’enseigne peut faire aux autres tout le bien que j’ai moi-même reçu de cette connaissance. Cette conviction est ma seule motivation. Mais je reconnais que, même avec le soin extrême et continu que j’ai pris de toujours chercher à transmettre le plus clairement possible ce qui avait provoqué un puissant « déclic » chez moi, ce choix d’enseigner, à la fin, repose sur un pari.

 

Car un marteau est très utile pour construire…Mais une inattention et il est tout aussi efficace pour abîmer et se faire mal. On a beau montrer le bon geste - le geste qui construit - le mauvais geste et l’erreur de visée sont toujours possibles. 

 

Donc oui, c’est un pari, et en réfléchissant, si je le fais c’est parce que j’ai foi en l’homme. Plus que cela, j’ai foi en ce souffle de vie qui ne nous appartient pas et qui, bien que nous dépassant totalement, nous guide sur notre chemin plus efficacement encore que toute connaissance humaine.

 

Cela est bien beau ( ! ) mais je reconnais que cela n’est pas encore assez pour répondre à cette question « Où est le « bien » ? ».

 

Pour y répondre, le dernier recours est toujours de nous appuyer sur un concept simple mais juste et profond : « On reconnait l’arbre à ses fruits. ».

 

Ainsi, si on ne veut pas faire confiance, si on doute de l’arbre, ou de l’eau et de la terre qui nourrissent les racines de cet arbre, on regarde le fruit qu'il porte. Alors on reconnait l’arbre pour ce qu'il est. Comme le dit si bien Russ Hudson : "the proof is in the pudding" !

 

J’ai eu la curiosité de tester mes certitudes en lançant une étude sondage (*) sur les réseaux sociaux, donc auprès de personnes que je ne connaissais pas : 41 réponses à ce jour ! Des personnes, inconnues pour la plupart, ont pris le temps de répondre et à ma « surprise », le retour est unanime. 41 personnes qui attestent du « bien » que cette connaissance leur a apporté, non seulement dans leur vie personnelle, dans leurs relations, mais aussi le plus souvent dans leur vie spirituelle. Il est important aussi dans ce contexte d’ajouter que beaucoup des personnes ayant répondu témoignent d'une foi chrétienne bien ancrée.

 

Nous sommes d’accord que cela ne suffira pas à convaincre qui que ce soit qui s’est convaincu du contraire. Mais finalement, qu’importe ? Il y a beaucoup de chemins qui mènent à Rome. Libre à chacun de choisir le sien.

 

Ainsi, pour ceux d'entre nous qui avons choisi de faire un bout de chemin avec l'Ennéagramme, à nous d'en tirer le meilleur. Et pour cela, j'en profite pour rappeler qu'il y a un "crash-test"  bon à garder en tête :

  1. Est-ce que cette connaissance m’aide à me réconcilier avec qui je suis, c’est à dire avec tout ce que je suis, en incluant mes blessures et mes faiblesses, mais aussi la merveille de l'être unique que je suis quand je me laisse traverser par ce qui me dépasse (l'Esprit Saint, l'Amour, la Présence,...)?

  2. Est-ce que cette connaissance m’aide à rencontrer vraiment mon prochain, soit en l’accueillant lui aussi avec tout ce qu'il est, et surtout en renonçant à ce que j'aimerais qu'il soit ?

Mon prochain, peut-être est-il utile de le rappeler, ce n'est pas une foule indéfinie, c’est toute personne que je croise sur mon chemin, que ce soit pour un court moment ou pour longtemps. De fait, nous ne vivons pas cette vie tout seuls, et l'Ennéagramme est la preuve éclatante, "noir sur blanc", que nous avons besoin les uns des autres. 

 

Revenons à ce crash-test ! On est d'accord qu'il porte bien son nom : si nous sommes honnêtes, le résultat est trop souvent "un crash". Mais c'est justement pour cela qu'il est si utile ! Il nous rappelle que malgré cette connaissance inouïe de l'Ennéagramme et toute notre bonne volonté, le changement de regard et l'ouverture du coeur auxquels cette connaissance nous appelle, ne sont jamais acquis.

 

Pouvoir voir cela aussi clairement, "noir sur blanc", n'est-ce pas déjà, en soi, un petit miracle ??

 

Et ce miracle-là peut en entrainer bien d'autres. Car l'Ennéagramme c'est aussi la possibilité de découvrir, par la simple observation, que l'on a accès en nous à cette autre dimension, ce "Tout autre" (l'Esprit Saint, l'Amour, la Présence, ...) dont la puissance et la douceur ne connaissent pas de limites. Pas de discours, c'est une expérience à vivre. Et comme nous sortons des clous de l'Ennéagramme, je n'en dis pas plus.

 

Hauts les coeurs, la vie est un chemin ! 

 

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