A la suite des rois mages

Les Rois mages ! Ces trois grands sages ont parcouru un très long chemin dans le désert en suivant leur bonne étoile pour aller se prosterner devant un petit enfant nouveau-né. 

 

L’Être, rien que le vertige de l’Être uni au Tout, dans son essence la plus pure !

 

Cette image du nouveau-né est d’une puissance qui nous invite à la contemplation : s’il y a un seul moment de notre existence où nous sommes libres de tout conditionnement et donc pleinement et totalement dans l’essence ce notre être, c’est bien dans les premiers moments de notre vie : nous ne sommes alors que force vitale, une éponge disponible à tout, avec des yeux curieux de tout qui enregistrent tout, tout en étant dans une confiance absolue, « un avec le tout ».

 

Si l’enfant pouvait alors parler, il ne pourrait prononcer que ces deux mots : "JE SUIS".

Et pas "je suis ceci, je suis cela, je ne suis pas assez ceci, pas assez cela"… Car il n’ a alors pas d’image de soi, pas d'ego…

 

Cette rencontre de nos trois sages avec l'enfant nouveau-né (et pas n'importe lequel, puisqu'il s'agit de Jésus) est d’autant plus marquante qu’elle suit immédiatement une autre rencontre avec un homme qui offre l'image parfaite d'un ego monumental : le roi Hérode. On devine aisément son monologue intérieur, quand il apprend que ces mages sont venus de très loin pour adorer ce petit enfant-roi, car ce qu'on appelle "l'ego" n'a pas pris une ride avec les siècles : "Quoi ? Un autre roi que Moi ? Et moi alors ? Que vais-je devenir ? Il ne peut y avoir qu'un seul roi : Moi, moi, moi !".

Avec un Moi pareil, il a forcément le toupet de demander aux mages de faire un détour pour revenir lui donner l’adresse lorsqu'ils l'auront trouvée.

 

Les mages, heureusement déjà très sages et désormais touchés par la grâce, vont rentrer par un autre chemin : Quand on rencontre le Christ vivant, forcément, on ne repart pas par le même chemin. On connait la suite ! Hérode est abandonné à son sort d'ego-roi en péril et ce sont des centaines d’enfants innocents qui seront massacrés pour permettre à cet ego monumental de continuer à se croire le plus grand et le plus fort. L'histoire de l'humanité fait que l'on connait ça par coeur...

 

Les trois sages nous invitent à faire le même chemin en ce temps d'Avent.

 

Si l'on a compris ce qu'est l'ego, et toutes les souffrances qui vont avec quand on le laisse s'asseoir sur son trône, on ne peut que se mettre en chemin pour trouver l'antidote : la lumière bien réelle du pur amour, source éternelle de toute beauté, de toute bonté, de toute vérité. 

 

Comment, tels ces mages, ne pas se prosterner devant elle ? Car elle est bien douce cette humilité-là. De mémoire d'homme, il n'y a pas de meilleure antidote pour guérir l'enflure d'un ego blessé.

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Commentaires: 1
  • #1

    Nathalie P. (vendredi, 13 décembre 2024 17:57)

    Bonjour Dorothée,
    Merci pour cette belle méditation que tu nous offres. Je te souhaite un très Joyeux Noël aux pieds de l'Humilité et de l'Amour incarné. Fraternellement en Jésus Sauveur. Sois bénie.